Souriez, vous êtes filmés à votre insu
Jeudi 18 novembre 2010
Je me souviens d'une époque révolue où je regardais une émission à la télévision qui
s'appelait "la caméra cachée". C'était une bande de joyeux lurons qui faisaient des blagues
à des passants dans la rue, dans les jardins ou dans les grandes surfaces et lorsque la
personne filmée sans le savoir réagissait violemment, en commençant presque à en venir
aux mains ou aux insultes, l'animateur-interlocuteur lui dévoilait que c'était pour la télé et que
tout ça était du chiqué, juste pour faire rire ceux qui étaient derrière leur petit écran.
Aujourd'hui, ce n'est plus pour nous faire rire qu'il y a des caméras cachées un peu partout
dans les villes, dans les rues piétonnières, dans les banques, les bureaux de poste, les grands
magasins, non c'est juste pour notre plus grand bien qu'ils nous disent, ceux qui les ont placées
là, à notre insu et pas de notre plein gré.
C'est pour que le bon peuple et tous les braves gens que nous sommes se sentent vraiment
bien, en sécurité, qu'ils aient le sourire aux lèvres lorsqu'ils passent à la caisse, puisqu'ils ne
seront pas volés, pas agressés, pas insultés, juste en paix avec leur porte-monnaie ou leur
carte bancaire à la main pour passer à la caisse.
De temps en temps, quand je vais au bureau de poste de mon quartier, je me vois entrer dans
cet endroit sur un écran situé au-dessus des guichets et, franchement, cela ne me rassure pas
plus que cela d'être filmée. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous un avis sur le sujet ?
J'aimerais qu'on me laisse tranquillement me déplacer sans être filmée, je ne suis pas une
terroriste, une pétroleuse, juste une citoyenne comme tant d'autres qui en a marre de ce monde
où tout est dans l'image surveillée, où les allers et venues des gens sont z'yeutées, décodées
où l'on a l'impression que tout le monde surveille tout le monde.
Je ne suis pas paranoïaque mais certains jours je me demande si ceux qui nous gouvernent
ne le sont pas. Qu'en dis-tu l'arbre ? Oui, toi qui n'a pas besoin de sourire ou de parler, de toute
façon, tu n'as pas voix au chapitre.