Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre

jeudi 26 novembre 2009,

Un jour, je suis entrée dans une librairie et n'avait aucune idée en tête de livre précis à voir ou
même à acheter, je flânais tranquillement dans les rayons.
Un petit livre m'a fait de l'oeil, son dessin à l'aquarelle plus exactement. C'était le dessin
d'une petite fille à croquer qui croisait ses petits bras en souriant, en me souriant et je
n'ai pas hésité longtemps, je l'ai emmené avec moi.
C'est un livre adorable, inattendu pour moi, une belle trouvaille pleine de tendresse et
de souvenirs d'enfants.
Il a été écrit par une dame japonaise en hommage au directeur d'une école primaire,
complètement atypique, comme on a du mal à s'imaginer même en Occident. Et pourtant,
cette histoire a existé et toute la petite équipe d'enseignants de cette école pas comme
les autres a su transmettre
à ces enfants, dont Totto-Chan, une véritable envie d'apprendre,avec une bienveillance
et un sourire à toute épreuve.
Le titre du livre est : Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre et voici un petit extrait que j'ai choisi
parmi d'autres :

"Que la classe ait lieu dans un véritable wagon avait beaucoup surpris Totto-Chan mais la
façon dont on y prenait place s'avéra tout aussi surprenante.
Dans son ancienne école, chacun s'asseyait à un pupitre bien défini, à côté de tel élève,
devant tel autre. Mais dans celle-ci on pouvait s'asseoir chaque jour où l'on voulait, au gré des
circonstances ou de son humeur.
Après avoir longuement réfléchi puis regardé autour d'elle, Totto-Chan décida de s'asseoir
à côté de la fille qui était entrée dans la classe juste après elle, ce matin-là, pour la simple
raison que celle-ci portait une robe chasuble ornée d'un joli lapin aux longues oreilles.
Mais le plus surprenant dans cette école était encore la façon dont se déroulaient les leçons.
A l'école, normalement, on étudiait les différentes matières en fonction de l'emploi du temps-
japonais pendant la première heure, par exemple, puis calcul pendant l'heure suivante.
Mais ici, il en allait tout autrement.
Au début de la première heure, l'institutrice écrivait au tableau la liste des points à étudier
dans toutes les matières au programme ce jour-là.
    "-Allez-y, commencez par ce qui vous plaira", disait-elle ensuite.
Les élèves commençaient donc par la matière de leur choix -celui-ci le japonais, celui-là
le calcul- sans que cela pose le moindre.
Ainsi, dans une même classe, un amateur de composition pouvait être occupé à rédiger
son texte tandis que, juste derrière lui, un autre élève, féru de sciences physiques, essayait
de provoquer quelque explosion en portant à ébullition le contenu d'un tube à essais
au-dessus d'un brûleur.
Cette méthode de travail était idéale pour les enseignants, car elle leur permettait de savoir
précisément tout au long de de la scolarité des enfants, ce qui les intéressait, la façon dont
ils s'y intéressaient, leur façon de voir les choses, leur personnalité - en un mot, de mieux
les connaître."

Franchement, une école de rêve dans un décor de théâtre, un wagon de récupération,
il fallait le faire.

L'auteur de ce livre s'appelle Tetsuko Kuroyanagi et elle a eu un parcours de vie
particulièrement intéressant. Elle est devenue animatrice d'émissions à la télévision
japonaise et l'une des rares à être connue en-dehors de son pays.
Elle est également actrice et ambassadrice de l'UNICEF depuis 1984 et a été
directrice adjointe de l'orchestre philarmonique de Tokyo
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