Etre femme ou le devenir, bien des choses à dire

Publié le par haidaline

Mardi 8 mars 2010

J'ai toujours aimé lire et mes lectures ont toujours été éclectiques car je suis une curieuse
de la vie et des gens.
Je ne me suis jamais vraiment posé la question du sexe de l'auteur lorsque je lis un ouvrage mais
je dois bien reconnaître que le sexe mâle est plus présent que le féminin.
J'ai une préférence pour certaines auteures féminines telles que Virginia Woolf, Jane Austen,
Charlotte Brontë, Nathalie Sarraute et Fred Vargas pour les plus contemporaines mais celle
que j'ai admirée pendant très longtemps est Alexandra David-Neel par ses écrits, ses
témoignages de vie et son chemin de vie extraordinaire.

Voici ce qu'elle a écrit au début du XXè siècle dans un ouvrage intitulé :
"Le féminisme rationnel":


..."Notre indépendance économique, il faut la vouloir d'une volonté ardente et persévérante ;
rien n'est plus propre à nous élever mentalement et, mieux que toutes les revendications,
que tous les appels à l'équité, la démonstration matérielle de notre valeur sociale servira
notre cause.
Rien n'est tel non plus pour libérer l'esprit que de libérer le corps.
Si nous avons réalisé quelque progrès, obtenu quelques concessions, nous pouvons
être convaincues que nous le devons à nos soeurs travailleuses. Travailleuse intellectuelles
ou humbles ouvrières manuelles. Toutes celles-là qui ont vécu, par elles-mêmes, sans
faiblesse, sans tendre la main, sans solliciter d'appui, toutes celles-là ont porté le premier
coup à l'ancien ordre de choses consacrant notre incapacité sociale. C'est cette brèche
qu'il faut élargir.
La morale de l'humilité, de l'effacement, a fait son temps.
Nous savons que le faible paie chèrement sa faiblesse, nous en avons fait la trop longue
expérience ; nous savons que toute abdication entraîne la déchéance... N'abdiquons plus.
Soyons bonnes, dévouées autant que nous le voudrons - plus un être acccroît sa compréhension
plus, en lui, s'accroît l'indulgence - mais soyons-le consciemment et sans cesser de rester
maîtresses de nous-mêmes.
Rien n'est plus précieux pour un individu que sa santé mentale ; ne nous la laissons point
dérober.
Dans le mariage, la maternité, restons "nous". Dominons ces diverses phases de
l'existence ; ne nous laissons pas dominer par elles.
La mère forte, lucide, sera, certes meilleure éducatrice et préparera d'une façon plus
avantageuse, pour eux, l'avenir de ses enfants que la mère inconsciente abandonnée au
seul instinct des maternités animales.
L'éducation de nos enfants, voilà la tâche importante.
Les laisserons-nous, par négligence et par routine, élever comme ont été élevés leurs
pères, dans ces mêmes principes qui créent, entre ceux-ci et nous, un abîme que toute
la tendresse, tout l'amour possible sont impuissants à combler ?
Ne devons-nous pas, pour être logiques, d'autres enseignements à nos fils et nos filles ?
Comment règlerons-nous leurs premiers contacts entre eux ? Leur insinuerons-nous
encore, sous prétexte de bienséance ou de moralité, des pensées fausses et salissantes
ou bien leur apprendrons-nous, dès leur enfance, à se regarder loyalement en face,
sans rougeur évocatrice des curiosités malsaines, à se regarder avec des yeux droits
qu'aucune flamme trouble n'a jamais fait baisser ?
Les préparerons-nous, ainsi, à s'unir très jeunes, vaillamment, pour travailler ensemble,
pour créer, ensemble, un foyer où tous deux garderont, en leur amour, les sentiments
si exquis d'une réciproque estime et d'une cordiale fraternité ?...
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